Critique de Nicholas Croft pour «LES ONDES MUSICALES»
Élégante performance mariant l’électronique et le piano. Un impressionniste utilise les mots, les couleurs, ou les sons pour exprimer l’impression que les choses éveillent en nous, au-delà de leur façade extérieure. Les auteurs des pièces que l’on retrouve sur ce CD possèdent cette même sensibilité, ces mêmes valeurs artistiques que les peintres de leur époque. Et pourtant, de telles impressions nous interpellent avec beaucoup de puissance, encore à ce jour,tout comme les peintres de leur époque, d’ailleurs.
L’instrumentation des ondes Martenot et du piano convient bien,tout autant à ces deux artistes doués, qu’à la tâche choisie. Qui l’eût cru; c’est tout droit hors des trenchées de la première guerre mondiale que Maurice Martenot alors opérateur de radio à lampe triode puisa l’inspiration de transformer l’instrument de son affectation de temps de guerre, en un instrument musical. Jean Laurendeau, biographe de Martenot et ondiste célèbre lui-même, dit que pour les ondistes, l’instrument agit en tant qu’extension de leur système nerveux tant tactile qu’acoustique.
De tels sentiments n’ont aucun lien avec les champs de batailles. Bien qu’elle ne constitue pas une antithèse à la guerre, Pavane,de Gabriel Fauré qu’on retrouve en piste finale sur ce CD, nous montre à quelles hauteurs nous pouvons aspirer en temps de paix.
Nicholas Croft, New York, USA – 21 Décembre 1999
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